Pour sa première mission à l'étranger, Interface se rend dans le sud du Népal, dans les villages de Sauraha et de Sukumbasi.

a. Le Népal, une pauvreté qui perdure
 

Si, dans l'imaginaire populaire, le Népal est associé à des paysages fascinants accrochés à l'Himalaya, sa situation réelle est loin d'être féérique. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), dans son rapport mondial sur le développement humain de 2009, place le Népal au rang 144 sur 182 pays étudiés, au niveau de leur indice de développement humain (IDH). Au Népal, la pauvreté touche essentiellement les zones rurales. Les centres de santé, approvisionnés en médicaments de manière irrégulière, se situent parfois à plusieurs jours de marche de certains villages particulièrement enclavés. La guérilla maoïste a accentué l'isolement de ces zones montagneuses délaissées par le gouvernement.

L'espérance de vie à la naissance est de 66,3 ans – contre 81 ans en France. Seuls 56,5 % des adultes de plus de 15 ans savent lire et écrire. Sur 100 enfants, 84 vivent dans des villages, 47 souffrent de malnutrition et 40 connaissent des situations d'extrême pauvreté

b. Les activités de Children Welfare Home
 

Valentine Honoré, nommée présidente d'Interface en juin 2005, entre en contact avec l'association népalaise Children Welfare Home (CWH).

Durant l'été 2005, elle échange de nombreux courriels avec Dilip Sunar, enseignant et secrétaire de l'association. Ce dernier lui fait part des difficultés que rencontre le Népal et des besoins de son association. CWH, association apolitique à but non lucratif, œuvre depuis 2001 pour aider des enfants népalais orphelins, abandonnés ou démunis. L'association ne reçoit aucune aide publique et ne travaille qu'avec l'aide de donateurs privés et d'organisations internationales. Ses actions consistent en la gestion d'un centre d'accueil pour enfants en difficultés à Pokhara où des bénévoles tentent d'apporter soins médicaux, enseignement et espoir d'une vie future aux 30 enfants présents en 2005. CWH gère également des salles de classe à Sukumbasi et un Day Care Center (crèche)  à Sauhara, dans le sud du pays. A l'issue de ces nombreux échanges entre Valentine Honoré et Dilip Sunar, un projet de coopération voit le jour.

c. La crèche de Sauraha et l'école de Sukumbasi
 

L'équipe d'Interface nouvellement constituée en septembre 2005 sous la présidence

de Valentine Honoré décide de prendre en charge la rénovation du Day Care Center de Sauraha et d'une salle de classe dans le village proche de Sukumbasi. Ces deux bâtiments sont utilisés dans des conditions de délabrement avancées, dans une situation d'hygiène déplorable et soumis aux aléas météorologiques. En effet, la mousson qui s'abat sur la région de juin à septembre rend la tenue des cours impossible et entraine des infiltrations d'eau dans le Day Care Center. Après estimation des travaux, le coût total des rénovations s'élève à 1345,49 euros.

L'équipe d'Interface fait le choix de se démarquer des projets précédents menés par l'association. Une équipe de six membres est constituée afin de se rendre sur place, durant le mois de mai, pour participer de manière active à la réhabilitation des bâtiments en soutenant les ouvriers locaux dans les travaux de manutention ou de peinture. Le second objectif pour l'équipe est de coopérer avec CWH dans son action auprès des enfants en proposant des cours en anglais et de nombreuses activités, ainsi qu'en s'investissant dans les tâches quotidiennes du Day Care Center.

Plus qu'un simple apport financier, ce projet est pensé dès son élaboration comme une rencontre entre deux cultures et un échange d'expériences enrichissant tant l'équipe française que les népalais de ces villages.

d. Au Népal
 

Durant neuf mois, l'équipe d'Interface se mobilise dans la recherche des fonds nécessaires à la réalisation de son objectif. A travers une projection de film, l'organisation de soirées étudiantes, la réalisation d'un annuaire des étudiants, la vente de nourriture ou encore la vente aux enchères d'effets personnels de professeurs, l'imagination ne manque pas à la première équipe d'Interface pour oser un projet aussi ambitieux. L'objectif minimal de 1350 euros est dépassé et ce sont 2280 euros qui sont transférés à CWH pour l'accomplissement du projet.

En mai 2005, Valentine, Maëva, Sandra, Florent, Fabien et Yoann prennent l'avion en direction l'Himalaya. Malgré le sponsor d'une association pharmaceutique, la grande majorité des frais personnels liés au séjour est prise en charge par les membres eux-mêmes.

Après des mois de préparation et quatre semaines sur place, l'équipe d'Interface composée des six participants au voyage, mais également d'une quinzaine de membres actifs ayant participé à la collecte de fonds, a atteint ses objectifs.

L'expérience d'Interface le montre, la préparation minutieuse d'un projet ne garantit en rien son bon déroulement. Les prévisions et les plannings prévus depuis la France se révèlent parfois désuets une fois sur le terrain. « Tant que tu n'es pas là-bas avec une truelle dans les mains, tu ne sais pas ce qui va se passer. » résume Valentine Honoré. A leur arrivée à Pokhara, l'argent n'est pas encore arrivé sur le compte de CWH. Ce n'est que quelques jours après leur arrivée que la somme récoltée pendant l'année est enfin perçue, retardant le début des travaux. Les financements récoltés permettent de dépasser les objectifs de rénovation initialement fixés.

Ainsi, une équipe de népalais, épaulée par les membres d'Interface, agrandit le mur protégeant l'orphelinat de Pokhara. Dans la crèche de Sauhara, la salle de jeux est remise en état ; les fenêtres sont changées et le sol cimenté. Le toit de la cuisine est également réparé.

A Sukumbasi, un bureau annexe à la salle de classe est construit. Forts de cet échange avec Interface, les responsables de CWH, via le site internet de l'association, appellent aujourd'hui des volontaires à venir travailler avec eux en évoquant le succès de cette première coopération.

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