titre maroc

drapeau maroc

 
 

En 2008, en partenariat avec l'association marocaine Al Karam, et d'autres associations, une école de la Médina de Marrakech a été restaurée.

 

carte maroc

 

 

a. Les difficultés du Maroc en matière d'éducation

 

Lors de son stage de troisième année, une étudiante de l'IEP, Anne-Lise Stiehr, se rend au Maroc pour travailler avec l'association Al Karam. A cette occasion, elle découvre le Maroc dans une situation loin des cartes postales. En effet, le Maroc connaît une conjoncture économique difficile. Un des problèmes majeurs dans la ville de Marrakech est le vagabondage et la mendicité des enfants des rues. Le nombre de ces enfants augmente au rythme de la croissance du nombre des bidonvilles dans les zones périurbaines. Les difficultés économiques des familles contraignent bien souvent les enfants, dès leur plus jeune âge, à la mendicité ou au vol dans les zones touristiques afin de subvenir à leurs propres besoins.
 

D'après le Rapport sur le Développement du PNUD de 2009, le Maroc se classe 130e  sur 182 pays étudiés. Si les données économiques sont relativement acceptables, l'IDH s'effondre en raison des données sur l'éducation. Le taux d'alphabétisation n'est que de 55,6% et le taux de scolarisation de 61%.
 

Le phénomène d'abandon en cours d'année scolaire est particulièrement marqué. Une évaluation menée en 2006 par l'Etat marocain révèle que moins de la moitié des élèves atteignent le niveau minimal de maîtrise en arabe, français et mathématiques
 

 

b. Al Karam et la réinsertion des enfants des rues

 

Anne-Lise réalise son stage au Maroc auprès de l'association Al Karam. L'association Al Karam a pour objectif de rendre un statut et une dignité aux enfants en difficultés de la ville de Marrakech et de sa périphérie, notamment au travers de leur réintégration dans la société par l'insertion scolaire. Anne-Lise est alors sensibilisée à la cause de l'école Idriss 1er située dans la Médina de Marrakech, un des quartiers les plus sensibles. Les enfants vivant dans la Médina connaissent des conditions de vie difficiles. En 2008, l'association Al Karam a déjà participé à l'inscription de 400 enfants, soit la moitié de l'effectif, dans l'école Idriss 1er. Cependant, l'école se trouve dans un état avancé de dégradation. Dans ces conditions, il est difficile pour l'école de garder les enfants motivés à l'étude et d'assumer son rôle de socialisation.

A son retour en France, Anne-Lise contacte l'association Kareen Mane – Aide aux enfants démunis (A.E.D.). Créée en 1998, cette association a été fondée par Danielle Mane en souvenir de sa fille, Kareen Mane, ancienne élève de l'IEP, décédée lors d'une prise d'otage au Tadkijistan le 30 novembre 1997. Son objectif est de poursuivre les engagements de Kareen Mane auprès des enfants démunis pour lesquels elle avait commencé à construire un centre d'accueil dans cette région d'Asie occidentale.

 

c. La restauration de l'école Idriss 1er

 

Le projet de rénovation de l'école présenté à Interface est retenu par l'équipe à la rentrée 2008. Le projet consiste en la mise en place d'un chantier de rénovation de l'école en mai 2009. L'association des parents d'élèves de l'école Idriss 1er fait parvenir une liste de 13 requêtes concernant la remise en état de l'école :
 

1. Restauration des toits des salles de cours laissant filtrer l'eau de pluie ;

2. Travaux de vitrification et de pose de panneaux protecteurs (grillages) ;

3. Revêtement de la cour de récréation ;

4. Création d'espaces verts ;

5. Restauration et entretien des salles de toilettes ;

6. Restauration de la cantine de l'école ;

7. Aménagement d'un terrain de sport dans la cours de récréation ;

8. Création et équipement d'une salle multimédia pour permettre aux élèves les plus démunis d'accéder à l'informatique ;

9. Création d'une bibliothèque créative au sein de l'école ;

10. Création et équipement d'un espace pour les activités parascolaires ;

11. Surélévation de la clôture murale ;

12. Réparation du réseau électrique défectueux ;

13. Création et équipement d'un espace de santé au sein de l'école.

Les objectifs sont de maintenir les enfants à l'école grâce à des conditions scolaires quotidiennes supportables et de fournir des moyens pédagogiques adaptés. Les jeunes en situation précaire ayant souvent dû arrêter l'école dès le primaire ont un niveau scolaire très faible et sont parfois même analphabètes. L'avenir de l'enfant dépend de son implication dans ses études primaires. Les éducateurs d'Al Karam accompagnent les jeunes élèves dans la construction d'un projet professionnel. Le niveau scolaire est primordial dans l'accès à un emploi décent.
 

Un autre objectif est que par la suite, les espaces nouvellement créés comme la salle multimédia ou la salle dédiée aux activités parascolaires restent accessibles à la population vivant dans le quartier autour de l'école tel que les parents ou la famille proche de l'enfant.
 

Les investissements poursuivent ainsi l'objectif d'ouvrir cet accès à l'éducation et à la culture à la population du quartier.
 

Ce projet a mobilisé cinq partenaires :

- Interface, qui lève des fonds et mobilise une équipe pour la réalisation des travaux ;

- l'association des parents d'élèves de l'école Idriss 1er, pour l'établissement des besoins ;

- l'association Al Karam, comme référent sur le terrain au travers du suivi des travaux et de la rédaction d'un rapport moral et financier

- L’association Kareen Mane

 A.E.D., pour la coordination des acteurs et la recherche de fonds ;

- La Voix de l'Enfant, une association fédérative qui apporte son soutien financier suite à la sollicitation de Kareen Mane

A ces partenaires s'est ajouté l'Etat marocain qui a décidé de débloquer une aide spéciale dédiée à la rénovation de l'école Idriss 1er. Les différents éléments du budget ont donc été répartis entre ces multiples acteurs afin de pallier les limites budgétaires de chaque structure et de parvenir à une remise en état complète de l'école.


d. Les réalisations d'Interface


Cinq membres de l'association se sont rendus au Maroc. Assistés d'un ouvrier marocain, leur tâche principale a été la réfection des murs et plafonds (enduit, ponçage et peinture) des 23 salles de l’école. Le remplacement des menuiseries et des vitres, dont beaucoup avaient été remplacées par des toiles de plastique, a été réalisé par des artisans du quartier. C’est à ces dépenses qu’a été affectée la plus grande partie du budget (3 410 €).
 

Une part du budget a également été consacrée à l’achat d’une photocopieuse (1 000€). Elle facilitera la documentation de l’ensemble de l’école et constituera une recette pour l’association des parents d’élèves. En effet, les enseignants devaient jusque là acheter leurs photocopies dans une école voisine. La réduction des coûts s'accompagnera d'une nouvelle rentrée d'argent par la vente des copies aux habitants du quartier. L’association des parents d’élèves, qui percevait difficilement la cotisation annuelle de 10 dirhams par famille (soit 1€), ne pouvait jusqu'à lors engager des actions, faute de moyens.
 

Cette expérience fut d'une richesse particulière pour l'équipe, immergée dans les quartiers pauvres de Marrakech, au contact des élèves et des habitants. En effet, les échanges avec les habitants ont été constants. Une animation pour les élèves de l’école à été organisée sous la forme d'un tournoi de football, le sport national. Les élèves ont également été invités à participer à la rénovation de leur école en créant un mur couvert de leurs empreintes de mains. Enfin, des oliviers ont été plantés sur le terrain de l'école. A l'initiative du directeur de l'école, cinq arbres ont été baptisés du nom des membres de l'équipe et un sixième du nom Danielle Mane.
 

L'argent restant, soit 460€, a été confié au Conseil de l’école afin d'en assurer une
gestion collégiale pour les dépenses médicales des élèves les plus démunis.

 

QUELQUES PHOTOS


maroc image



DIAPORAMA



 


 



Créer un site
Créer un site